Taghi Taghi-zada

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Taghi Taghi-zada
MSc IM 2009
Geneva

Co-responsable du négoce physique mondial chez SOCAR

 

Aujourd’hui âgé de 36 ans, Taghi a gravi les échelons professionnels avec une rapidité remarquable. À 21 ans, quand il était responsable de la logistique pour une entreprise spécialisée dans les articles et le design de luxe, la seule progression possible pour lui était de prendre la place du PDG. Les deux hommes ont mis cartes sur table, après quoi il a été convenu qu’étant donné le potentiel de Taghi, le PDG l’aiderait à viser encore plus haut. Par la suite, Taghi a obtenu une bourse prestigieuse de la compagnie nationale pétrolière de la République d’Azerbaïdjan et Total pour aller étudier à Audencia. À 25 ans, il avait étudié – et obtenu des diplômes – sur trois continents différents.

Quelques mois seulement avant son 30anniversaire, ce jeune Azéri, qui est né et a grandi à Bakou, a été muté à Genève pour rejoindre le service de négoce de SOCAR, la compagnie nationale pétrolière de la République d’Azerbaïdjan.

 

« Je n’avais jamais envisagé de travailler dans le secteur pétrolier – je suis issu d’une famille de médecins et d’universitaires – mais quand on grandit à Bakou, on a toujours un peu de pétrole qui coule dans nos veines. »

En mars 2021, Taghi a été promu co-responsable du négoce physique mondial chez SOCAR, un poste qui implique de négocier un million de barils de brut par jour tout en gérant les équipes de traders à Genève, Londres, Singapour, Dubaï et Houston. Malgré ses semaines de travail interminables, Taghi trouve encore le temps d’assouvir sa passion de longue date pour le football (on en reparlera plus bas) et de s’occuper d’une organisation caritative pour les jeunes en Azerbaïdjan. Nous nous entretenons avec Taghi alors qu’il profite d’un congé bien mérité en famille dans sa ville natale de Bakou.

Au cours de notre conversation, nous découvrons son souhait d’un avenir plus vert pour ses enfants et nous apprenons que son amour indéfectible pour la France l’a même amené à ouvrir la première crêperie à Bakou avec un ancien diplômé d’Audencia !

Parlez-nous de vos origines familiales.

Mon père était (et est toujours) un universitaire – un mathématicien – et ma mère est pédiatre. Quand ma sœur et moi étions enfants à Bakou, la maison était constamment emplie de collègues de mon père, issus des quatre coins du monde et qui parlaient tous des langues différentes. La richesse et la diversité des parcours de ses collègues et l’atmosphère interculturelle omniprésente ont infusé mon enfance et ont donné lieu à quelques conversations passionnantes au dîner. Mes parents nous ont inculqué des valeurs fortes et nous avons grandi en pensant qu’il fallait toujours s’efforcer d’être de bonnes personnes.

Je n’ai pas vraiment de souvenirs spécifiques de l’enfant que j’ai pu être, mais depuis la naissance de ma première fille, certains refont surface. Ma fille aînée a aujourd’hui cinq ans et à chaque fois qu’elle est insolente ou qu’elle se comporte mal, ma mère me rappelle qu’elle tient ça de moi. Cependant, je crois que j’étais globalement un enfant plutôt sage, mais il faudrait en demander la confirmation à ma mère, parce qu’elle pourrait bien dire que j’étais un peu difficile à gérer ! Cela dit, je me souviens qu’à un moment, j’étais plutôt studieux et que je trouvais les leçons intéressantes à l’école. Ce qui est certain, c’est que j’ai développé une soif d’apprendre qui ne m’a jamais quitté.

Quels sont vos souvenirs du moment où la République d’Azerbaïdjan est devenue indépendante en 1991 ?

J’avais six ans seulement quand l’Union soviétique s’est effondrée et que la transition vers l’indépendance a commencé. J’ai un souvenir très clair de moi petit, en 1991, dans notre salon avec mes parents, qui nous protégeaient physiquement, ma sœur et moi, au moment où les chars de l’armée soviétique sont passés devant notre porte d’entrée et que des tirs ont éclaté. C’était une période d’incertitude, d’alternance de peur et d’optimisme, avec des expériences variables selon la génération à laquelle vous apparteniez. À mesure que le pays oscillait entre une crise frontalière et une crise financière, les chaînes de valeur ont disparu et il a fallu tout réorganiser, de la logistique aux services sociaux et plus encore. Pour des raisons purement économiques, mon père a cumulé plusieurs emplois simultanément, juste pour subvenir aux besoins de la famille. Nous devions tous nous réinventer, mais nous nous en sommes sortis.

Quel a été l’impact de votre séjour aux États-Unis sur vous ?

Au début de ma scolarité, j’ai passé six semaines aux States dans le cadre d’un programme qui prévoyait de nombreuses visites de grandes villes comme New York et Philadelphie. Cette première expérience m’a incité à demander de bénéficier du programme FLEX (Future Leaders Exchange, ou Échange de futurs leaders), un programme de bourse sur concours, basé sur le mérite, financé par le Département d’État des États-Unis. Même si, à l’origine, cette initiative avait vocation à offrir la possibilité à des jeunes des pays de l’ancien bloc soviétique de découvrir la culture américaine en passant un an dans une famille américaine et en suivant les cours dans une université du pays, le programme est toujours actif aujourd’hui. Après de multiples séries de tests et d’entretiens, j’ai quitté Bakou et sa population de plusieurs millions d’habitants pour Mason City, une petite bourgade de l’Iowa comptant moins de 30 000 âmes.

Outre l’absence de diversité à laquelle j’étais habitué chez moi (personne à Mason City ne parlait autre chose que l’anglais ou n’avait beaucoup voyagé à l’international), ma plus grande surprise tient à l’indépendance des adolescents américaine de mon âge. Ils avaient tous des petits boulots le week-end, faisaient du service communautaire, finançaient le coût de leurs études universitaires et quittaient le foyer dès qu’ils étaient en mesure de s’assumer financièrement. En Azerbaïdjan, on a tendance à se concentrer sur ses études, à vivre chez ses parents jusqu’à ce qu’on puisse se marier et s’occuper de sa famille avant toute autre considération. La découverte de cette façon d’envisager la vie m’a marqué de son empreinte et a vraiment changé la donne.

Ma maman américaine n’est plus de ce monde, hélas, mais je conserve des liens étroits avec mon papa là-bas, qui a même fait le voyage jusqu’à Genève pour venir nous voir en 2018.

Quels ont été les points d’orgue de votre expérience à Audencia ?

Pour être honnête et je ne dis pas cela pour flatter l’École, ce fut l’une des plus belles années de ma vie ! J’avais eu la chance de demander, et d’obtenir, une bourse intégrale à une joint-venture entre SOCAR et Total, et je suis arrivé à Nantes très curieux de découvrir la France en général et Nantes en particulier.

J’étais aussi rassuré d’avoir un compatriote azéri avec moi dans le programme. Nous avons trouvé une location ensemble, exploré Nantes ensemble et, à la fin du premier mois, nous avons partagé l’achat d’une voiture : une Opel Corsa deux portes d’un litre. Elle était minuscule, mais qu’est-ce qu’on a pu s’éclater à la conduire ! En bons fans de football, nous avons pu aller voir quelques grands matches, aussi loin que Madrid ! Cette petite voiture nous rendait fiers et je suis sûr que quelques-uns de mes camarades de promo se souviennent de s’être serrés à l’arrière pour aller ici ou là !

La structure du programme à Audencia fut une prise de conscience par bien des aspects. En Azerbaïdjan, j’étais habitué à avoir cours le matin et à passer l’après-midi sur les projets et le travail personnel. À Audencia, il fallait être en classe dès 08h30 et nous ne finissions qu’aux alentours de 18 heures, il a fallu du temps pour s’y faire ! Je dirais cependant que le plus grand enseignement de mon année à Audencia, c’est la valeur du travail d’équipe. Ça peut paraître éculé, mais le fait d’être en classe avec 13 ou 14 nationalités différentes permet de vérifier dans quelle mesure on est interconnecté ou on peut le devenir. On travaillait ensemble, on s’amusait ensemble et on établissait des relations durables.

Dites-nous-en plus sur votre crêperie !

Je pense que j’ai dû goûter les crêpes de toutes les crêperies de la ville. J’ai découvert ce plat à Nantes et j’ai développé une véritable passion pour celui-ci. Quand nous avons dû rédiger un plan de développement pour notre cours sur l’International Business à Audencia, mon camarade de promo Nariman et moi avons imaginé l’ouverture d’une crêperie dans notre pays natal. Quelques années après être rentrés en Azerbaïdjan, nous avons réellement ouvert une crêperie à Bakou et ce fut un succès ! Nous avions quatre employés et nous n’en étions pas seulement les propriétaires, mais des clients (très) fidèles. L’aventure a duré près de quatre ans, jusqu’à ce que je sois muté en Suisse et Nariman en Türkiye, mais nous avons pu revendre l’établissement afin qu’il perdure.

Comment votre associé dans la crêperie et ancien camarade de promo vous décrirait-il ?

Je pense qu’il dirait que je suis un bon ami digne de confiance. Il pourrait aussi dire que j’ai tendance à être un peu insistant, mais j’espère qu’il ajouterait que je le fais de façon équilibrée et jamais aux dépens d’un autre. Je pense que les gens me considèrent généralement comme une personne déterminée, plutôt motivée et ambitieuse. Je reprends souvent à mon compte cette citation qui dit que si tu ne peux pas courir vers ton objectif, tu y vas en marchant, et si tu ne peux pas marcher, tu y vas en rampant, et si tu ne peux pas ramper, alors tu orientes ta tête dans cette direction.

Je crois que vous avez une histoire intéressante à raconter sur la façon dont vous avez rencontré votre épouse. Pouvez-vous nous la partager ?

Mon épouse n’aime pas que je raconte toute l’histoire, mais voilà… je l’ai rencontrée au travail. Quand je suis rentré du programme d’échange avec les États-Unis, j’ai travaillé pendant un temps avec l’équipe qui recrute les futures cohortes d’étudiants boursiers et mon épouse faisait partie des candidats. C’était juste une coïncidence et je n’avais aucun sentiment pour elle à ce moment-là, car elle était encore au lycée et que je travaillais déjà. Nous nous sommes recroisés deux ou trois ans plus tard, mais cette fois encore, il n’y a pas eu d’étincelle. Et puis, un jour au travail, mon supérieur m’a présenté notre nouvelle collègue qui commençait au département juridique, et c’était elle ! Nos chemins s’étaient déjà croisés plusieurs fois, mais ce n’est que quand nous avons été collègues que nous avons commencé à nous fréquenter. C’est une personne fantastique et ma meilleure amie ; elle me force à garder les pieds sur terre et à rester sain d’esprit et je sais que je peux toujours lui demander conseil.

Alors, le football est-il si important que ça pour vous ?

Le football fait partie intégrante de ma vie de tous les jours et, comme le pétrole, peut-être qu’il coule dans mes veines ! J’y ai joué, été supporter et aidé à organiser des manifestations en lien avec le football partout où je suis allé dans le monde. En 2003, avec quelques amis d’école, nous avons créé le club de foot Baku Fire et rejoint la ligue nationale de futsal. Nous célébrerons bientôt les vingt ans du club et, même si je n’y joue plus, j’en suis président honoraire et nos jeunes joueurs gagnent de très bons tournois. Pendant mon séjour aux États-Unis, je faisais partie de l’équipe de foot (soccer !) de l’école et je me suis fait remarquer, ce qui m’a valu plusieurs propositions d’universités américaines à venir les rejoindre, même si ce n’est pas quelque chose que j’avais anticipé. Pour moi, le sport sert à se délester d’un trop plein d’énergie, c’est une affaire d’esprit d’équipe et de plaisir à l’état pur.

Un de mes meilleurs souvenirs quand j’étais à Audencia, c’est d’avoir assisté à un match Nantes-Lyon à La Beaujoire où Nantes a gagné 2-1. Je me souviens encore de certains moments du match après plus de dix ans ! À Genève, mon travail est exigeant, mais je trouve toujours du temps pour le football. Que dire de plus ? Le football me suit partout où je vais. Mes filles sont déjà des fans de football à la télévision et je joue au foot avec elles à la maison dès que nous en avons le temps. Mon aînée s’installe à côté de moi quand je regarde un match à la télé, comme ce fut récemment le cas pendant la Coupe d’Europe.

Étant négociant, vous devez savoir ce que c’est que de travailler dans un environnement stressant. Comment gérez-vous le stress ?

Le stress nous vide de nos forces vitales, j’en ai conscience et j’essaie d’adopter un comportement responsable face à cela. Je ne suis aucunement accro au stress et ce n’est pas quelque chose que je veux absolument intégrer dans mon travail au quotidien. Cela étant, comme vous venez de le dire, la nature même de ma fonction, le négoce, va de pair avec un environnement de travail relativement stressant. Il faut être prêt à prendre des décisions et à en assumer la responsabilité. Néanmoins, j’essaie toujours d’éviter les niveaux de stress qui nuiraient aux relations avec mon entourage. Si je me trouve dans une situation de stress, j’essaie de prendre de la hauteur et du recul. J’essaie de comprendre les éléments en mouvement et ce qui a provoqué le stress ; ça m’aide à me calmer et à mieux gérer la situation.

Il y a une méthode que j’utilise de temps à autre quand je me rends à une réunion importante. J’enferme mentalement tout ce qui me stresse dans une boîte et je veille à réserver du temps pour m’en occuper à l’issue de la réunion. Ça m’aide à me distancer du problème et à libérer mon esprit afin qu’il soit disponible pour gérer la réunion en temps réel. C’est efficace !

Votre PDG est une femme ; a-t-elle un type de direction spécifique ?

Je suis content que vous me posiez la question. Ayant grandi dans une famille où les femmes – ma mère, mes tantes et mes grand-mères – ont toutes sans exception eu de brillantes carrières, principalement dans la médecine et l’enseignement supérieur, c’est quelque chose que je n’ai jamais remis en question. Les femmes ont obtenu le droit de vote en Azerbaïdjan il y a plus de cent ans – souvent avant de nombreux pays d’Europe ! Mon PDG, Mariam Almaszade, est l’une des premières femmes à diriger une grande compagnie de courtage pétrolier et je suis vraiment fier de ce fait. Elle est arrivée en 2018 à une période de turbulences pour l’entreprise et, actuellement, elle prend de bonnes décisions pour aider l’institution à traverser la pandémie. Elle possède les compétences et la personnalité requises pour suivre la dynamique d’un environnement de courtage en énergie ; elle apporte une expérience fondamentale et elle a un esprit d’analyse et une approche managériale au plus près de la réalité du terrain.

Qu’en est-il de votre propre style managérial ?

Je pense que mon style managérial s’inspire de ce que j’ai pu apprendre de mes propres supérieurs, de mes parents et de mes enseignants. À mes yeux, les clés sont l’éducation, l’apprentissage de nouvelles compétences et l’accumulation de connaissances, et j’encourage toujours mes équipes à venir m’en parler. J’aime également déléguer et préparer mes collaborateurs à être plus performants que moi ! La valeur que j’apporte, c’est d’aider les autres à choisir une voie appropriée et à veiller à ce qu’elle soit cohérente avec leurs objectifs professionnels. Je crois aussi que je sais constituer une bonne équipe. En raison de la nature de mon travail, j’ai tendance à envisager les choses en opposant les profits et les pertes. Ça me permet de voir quels seraient les avantages de recruter de nouveaux membres et de convaincre mes supérieurs que c’est la meilleure stratégie.

Chacun sait que l’industrie pétrolière est une cible des militants pour le climat. Comment réagissez-vous à ces attaques et comment avez-vous un impact positif selon vous ?

Je comprends tout à fait les critiques constructives, je les accepte et je les rejoins, mais je veux également faire partie du verdissement de l’industrie. Les ressources terrestres se font de plus en plus rares et, même si les choses commencent à bouger dans la bonne direction, notre utilisation du pétrole et du gaz va encore durer un moment jusqu’à ce que nous ayons une solution de remplacement viable et durable. Cependant, nous savons tous que la situation doit changer et ce n’est pas parce que je travaille dans l’industrie pétrolière que je ne peux pas faire une différence. En fait, j’espère pouvoir y contribuer en instillant quelques changements de l’intérieur. Les compagnies pétrolières et les particuliers doivent investir autant qu’ils le peuvent pour s’assurer que le secteur réduit son empreinte écologique. Le monde doit être plus respectueux de l’environnement si nous voulons laisser un héritage décent à nos enfants, et ça ne doit pas être simplement un peu d’écoblanchiment de surface.

Je suis très investi dans Climate Neutral Commodity (CNC), une initiative helvétique indépendante dirigée par les entreprises qui accompagne la transition de l’industrie des matières premières mondiales vers la neutralité carbone. Je siège au conseil consultatif et nous avons élaboré un processus pour mesurer et vérifier la compensation des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la production à la livraison ou à l’utilisation finale (couvrant l’ensemble du cycle de vie des matières premières). Cela fait partie des moyens de s’assurer que l’industrie contribue à un changement positif.

Où vous voyez-vous dans cinq ans ?

J’espère que dans cinq ans, j’apporterai toujours quelque chose à l’entreprise et à la prochaine génération d’employés. J’ai encore le sentiment que j’ai énormément de choses à partager et à accomplir. Je veux résolument faire partie de la transition vers une industrie plus verte et plus durable. Quand mes enfants seront plus grands et qu’ils comprendront en quoi consiste mon travail, j’espère qu’ils seront fiers de l’impact positif que j’ai eu. Je veux dur comme fer pouvoir regarder mes filles dans les yeux et leur dire que je m’emploie à verdir la planète. J’espère également que dans cinq ans, j’aurai réussi à conserver mon équilibre actuel entre vie professionnelle et vie privée et que j’aurai encore du temps pour des activités en dehors du travail, comme l’organisation caritative en faveur des jeunes à Bakou.

What are you planning to do during your holiday?

Visiter quelques-uns des magnifiques sites que compte l’Azerbaïdjan et aller voir nos familles respectives !
On trouve en Azerbaïdjan neuf zones climatiques, du semi-désert à la steppe aride et à la toundra alpine, avec d’autres zones intermédiaires, ce qui est très rare pour un pays de cette taille. Chaque fois que nous y retournons, mon épouse et moi montrons à nos filles autant d’aspects différents de notre pays natal que possible. Nous passons également du temps avec nos parents et nos grands-parents pour que les filles passent autant de temps que possible en famille et qu’elles soient exposées à la culture, sans parler de l’aspect linguistique. Notre fille de cinq ans grandit à Genève et son français est bien meilleur que celui de ses parents. Il lui arrive même de s’excuser quand elle pense que nous n’avons pas compris. En retour, nous veillons à ce qu’elle et sa sœur aient des contacts avec autant de locuteurs de la langue azéri que possible.

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